La participation des "usagers" et familles dans l’action sociale et médico-sociale : acteurs, pratiques, questions éthiques et déontologiques

Jeudi 20 mars 2014 à l’Institut du Développement Social de Haute-Normandie

Programme

Contexte

Les prérogatives législatives initiées au début des années 1980 et réaffirmées au cours des années 2000 (lois de 2002 et de 2007) soulignent toute l’importance d

e démocratiser les pratiques en travail social. Dans cette optique, le concept de « participation » ou celui d’« empowerment » (capacitation, empouvoirisation, pouvoir d’agir…) venu des État-Unis est appréhendé comme un moyen de changer les relations, généralement asymétriques, entre les travailleurs

sociaux et leurs usagers. Dans ce contexte, cette année, la journée interprofessionnelle du réseau des sites qualifiants de l’Institut du Développement Social porte sur « La participation des usagers et des familles dans l’action sociale et médico-sociale ».

En effet, comment se traduit l’incitation au développement d’un « modèle d’implication » des usagers et des familles ? Cette transformation entraîne-t-elle des changements dans les représentations et les pratiques professionnelles des intervenants sociaux et des usagers ? Existe-t-il des écarts entre l’appel à la « démocratisation » des pratiques d’intervention sociale, notamment caractérisée dans le cadre de la protection de l’enfance par la nécessité de mettre en œuvre « une posture favorisant une dynamique d’implication et de participation des enfants et de leurs familles » et les possibilités effectives offertes aux intervenants sociaux d’intégrer cette dynamique dans leurs pratiques ? En effet, depuis plusieurs années, le champ social étant confronté à la rationalisation et à l’emprise croissante de logiques « gestionnaires », comment les travailleurs sociaux arrivent-ils, cependant, à composer avec cette contrainte pour favoriser l’implication des usagers et des familles dans les modes d’intervention sociale ? Comment démocratiser le champ social sans pour autant produire et institutionnaliser une « idéologie de la participation » ?

Présentation et organisation de la journée

Lors de cette journée, il s’agit de faire l’état des lieux de cette question dans le champ social mais aussi de proposer des pistes d’amélioration de la prise en compte des usagers dans les modes d’intervention sociale et la formation des travailleurs sociaux. Dans cette perspective, cette journée alternera des ateliers thématiques animés par des étudiants, des professionnels et des formateurs, ainsi que des séances plénières au sein desquelles s’exprimeront des chercheurs en sciences sociales spécialistes de « la participation ».

Dans la pratique, le matin, après une introduction, une synthèse documentaire sur les évolutions et les contenus de la formation des travailleurs sociaux en matière de participation des usagers/familles ainsi qu’un état des lieux des enseignements dispensés à l’IDS seront présentés en séance plénière. Ensuite, au sein d’ateliers thématiques, des étudiants communiqueront et mettront en débat le fruit de leurs « observations ». En effet, en amont de cette journée, des groupes d’étudiants, accompagnés par des binômes praticien/formateur (AS, ES, CAFERUIS) ont réalisé des observations sur les enjeux de la « participation » dans des établissements de plusieurs champs d’intervention (politique de la ville-prévention spécialisée, handicap enfant, handicap adulte, protection de l’enfance, lutte contre les exclusions, santé).

L’après-midi, les résultats des travaux en ateliers seront communiqués en plénière. Ensuite, des spécialistes de la participation des usagers et des habitants, en particulier dans le cadre de la politique de la ville en France et aux État-Unis interviendront et débattront avec les participants. En conclusion, un représentant de la DRJSCS de Haute-Normandie présentera la démarche et les enjeux des États généraux du travail social (EGTS) mis en œuvre par l’État au sein desquels la question de la participation des usagers constitue un fil rouge.