Avril 2018

Au revoir au travail. Critique d’une forme obsolète d’intégration sociale

Jeudi 12 avril 2018

Michalis LIANOS
Professeur à l’université de Rouen, Éditeur “European Societies” Journal of the European Sociological Association

Résumé

Le travail demeure le socle principal de l’appartenance sociale et de l’identité individuelle adéquate malgré plusieurs décennies de preuves cumulatives et convergentes indiquant que cela est de moins en moins possible. Aucune force politique ne propose encore un paradigme sociopolitique qui ne se fonde pas sur le travail. Cela demande une explication que nous développerons ici en exploitant des travaux précédents sur la socialité institutionnelle, l’altérité et l’égocentrisme compétitif. La première étape sera d’illustrer comment les inégalités s’appuient sur les représentations. Par exemple, la représentation du « chômage » comme un problème précis contre lequel ‘nous luttons tous’, représentation bien sûr contrôlée par ceux qui …ne sont pas au chômage. Par étapes successives, il s’agit de montrer comment la concurrence rend la condition de la périphérie sociale indicible en maintenant par l’accès au travail la rareté des marqueurs d’adéquation personnelle. L’obsolescence des formes dont dépend le statut social, en l’occurrence le travail, n’est donc pas une coïncidence mais un processus rendant anormal ce qui est parfaitement normal ; le manque de travail, condition parfaitement normale, se transforme en « chômage », c’est-à-dire en déficit personnel. Il faudra donc développer un discours critique qui rompt avec l’idée de donner du travail aux « exclus » et aux habitants des « quartiers difficiles », et qui revendique une dignité sociale déconnectée du travail.

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