Socio-anthropologie de la gouvernance partenariale dans l’action sociale territoriale

Annonce

L’Association des Chercheurs des Organismes de la Formation et de l’Intervention Sociales et l’Institut Régional du Travail Social de Basse-Normandie sont heureux de vous inviter au séminaire :

Socio-anthropologie de la gouvernance partenariale dans l’action sociale territoriale
Philippe LYET – Sociologue

Résumé de l’intervention

L’injonction au partenariat dans l’action publique et sociale provoque chez les acteurs concernés des attitudes ambivalentes. Ils en reconnaissent la nécessité, en louent parfois la pertinence mais soulignent également les difficultés à faire travailler ensemble des professionnels d’origines diverses et à faire collaborer les institutions. Ces constats relativisent les discours actuels sur la gouvernance.

Si les collaborations partenariales permettent des innovations intéressantes, un problème structurel se pose : celui de l’institution incertaine de ces partenariats qui se traduit par deux phénomènes liés : l’incertitude des institutions (structures) face aux partenariats et le déficit d’institué de ces collaborations qui les rend fragiles et ne permet pas la diffusion des pratiques.

Comprendre cette forme particulière de mise en œuvre des politiques publiques qu’est la gouvernance partenariale suppose de ne pas se contenter d’une grille de lecture de sciences politiques mais de mobiliser également des approches socio-anthropologiques qui permettent de prendre en compte les processus de construction de sens, de régulation et d’identité à l’œuvre.

Texte de l’intervention

L’institution incertaine du partenariat. Une analyse socio-anthropologique de la gouvernance partenariale dans l’action sociale territoriale

Cet article a pour objet de présenter l’analyse de deux dispositifs partenariaux territorialisés associant des structures publiques et associatives dans le domaine de l’insertion. La recherche dont cette contribution rend compte vise à comprendre la modification de la régulation des politiques publiques vers plus de délégation, d’externalisation des missions de l’Etat entrainant une multiplication des acteurs et des logiques d’intervention à coordonner.

Il s’est agi avec cette recherche d’étudier l’action en train de se faire et d’explorer les détails de l’action publique et scruter de près les modes de coordination. Dans la logique que j’ai voulu défendre dans ce travail, comprendre une politique publique et, ici, plus particulièrement, la gouvernance partenariale, suppose qu’on se pose la question suivante : que se passe-t-il à chaque niveau d’action et comment tout cela recompose-t-il la logique initiale, soit en la déformant, soit en y introduisant des dimensions qui tiennent, dans le cas présent, au fait que l’injonction à coconstruire et à collaborer mobilise les acteurs sur des dimensions de nature socio-anthropologique qui introduisent, dans l’action, des enjeux en termes de dynamique identitaire, individuelle et collective ; de construction de sens et de lien social ; et d’institution de la dynamique collective ? (Lire la suite)