Les "jeunes de cités" : entre domination et émancipation
L’Association des Chercheurs des Organismes de la Formation et de l’Intervention Sociales et l’Institut Social Lille Vauban sont heureux de vous inviter au séminaire :
Les « jeunes de cités » : entre domination et émancipation ?
Eric Marlière Sociologue
Texte de l’intervention
22/05/2007 – Eric Marlière – Les « jeunes de cités » : entre domination et émancipation
Le thème traitant des « jeunes de banlieue », de « jeunes de cité » ou « jeunes issus de l’immigration » doit son pathétique à des distorsions qui naturalisent sa perception dans le discours commun. L’objet « jeunes de cité » renvoie à la culture des dominés et ce rapport de domination, d’une certaine manière, relativise les diversités culturelles et les trajectoires plurielles ; les jugements des sociologues échappent parfois aux dérives du misérabilisme et du populisme mais oblitèrent les stratégies multiples des acteurs observés en milieu populaire1. Les « jeunes de cité » sont appréhendés comme un ensemble d’individus occupant des positions analogues et soumis à des dispositions semblables, ce qui « naturalise » en quelque sorte la perception du jeune habitant les « quartiers sensibles ». Il serait donc utile d’adopter une nouvelle démarche afin de mieux comprendre la nature des formes de socialisation concernant les jeunes évoluant dans les « quartiers sensibles »2. C’est dans cette posture intellectuelle que nous avons réalisé un travail ethnographique sur une cité H.L.M. d’un ancien quartier de «banlieue rouge». Ainsi, nous avons pu constater que les pratiques culturelles de ces jeunes sont nettement plus polymorphes et complexes3. La réalité observée dans le territoire local d’une petite cité populaire infirme en partie ce regard homogénéisant et montre, au contraire, la manifestation d’une pluralité de « modes de sociabilité » dans un espace résidentiel situé à quelques kilomètres de Paris. [Lire le PDF]