Les jeunes à l’épreuve des institutions républicaines
Jeudi 19 avril 2012 à 13h30
Eric Marlière
L’Association des Chercheurs des Organismes de la Formation et de l’Intervention Sociales et l’Institut du Développement Social de Haute-Normandie sont heureux de vous inviter au séminaire :
Les jeunes à l’épreuve des institutions républicaines
Résumé de l’intervention
Enfants d’ouvriers et d’immigrés pour la plupart, les jeunes des cités sont les déshérités du monde ouvrier et de son système social. En cela, ils ont un héritage historique lourd à porter dans la mesure où leur présent, dans les quartiers populaires, reste difficile et plus que jamais incertain. C’est pourquoi, depuis plus de deux générations, ces jeunes ont développé des modes de vie qui leur sont, en partie, spécifiques entre « culture de rue », pratiques religieuses musulmanes plus ou moins intensives et, pour contrecarrer le chômage et la précarité, l’entrée dans une petite délinquance de masse. Certes, une grande majorité d’entre eux ne sont pas des « déviants » mais en tant qu’« héritiers des quartiers populaires », ils sont confrontés à des difficultés économiques et à des discriminations de toutes sortes qui en font les boucs émissaires d’un pays pourtant démocratique. C’est pourquoi, en moins de trente ans, un sentiment d’injustice collectif en réponse à la fois à la frustration sociale et au mépris des institutions et des élites émane de ces jeunes et maintenant adultes de ces quartiers. Les relations conflictuelles avec la police, la méfiance à l’égard des travailleurs sociaux, la défiance à l’égard des politiques et le désenchantement vis-à-vis de l’école singularisent le rapport que les jeunes des quartiers populaires ont avec les institutions. Si les émeutes urbaines constituent le mode d’action le plus médiatique, un certain nombre de jeunes adultes originaires « des cités » réagissent à travers un ensemble d’initiatives associatives nationales et locales – perçues comme des actes de résistances – afin de trouver un débouché politique, économique et sociale à une situation vécue collectivement comme injuste et arbitraire.