Les acteurs du champ social : entre nécessité et vertu

Mardi 27 avril 2010 à 14h

Annonce

L’Association des Chercheurs des Organismes de la Formation et de l’Intervention Sociales et l’Institut Régional du Travail Social de Lorraine et le réseau Formation et Recherche en Action Sociale de Lorraine sont heureux de vous inviter au séminaire :

Les acteurs du champ social : entre nécessité et vertu
Roger Bertaux, Philippe Hirlet, Lionel Jacquot

Résumé de l’intervention

Les acteurs de l’intervention sociale peuvent être perçus sur divers plans comme mettant en oeuvre un arbitrage permanent entre nécessité et vertu : entre les contraintes issues des injonctions des acteurs qui exercent le commandement et les idéaux de vie et de société dont ils sont porteurs, mais aussi entre la prise en compte de la nécessité, au sens de misère, dans laquelle se trouvent le plus souvent les usagers de l’action sociale, et la vertu à laquelle ils sont conviés dans une démarche d’implication visant à surmonter et résoudre leurs difficultés. C’est bien en ce sens que les acteurs du champ social réalisent un arbitrage entre des positionnements idéologiques et professionnels qui opposaient radicalement il n’y a pas si longtemps les tenants d’une approche libérale et les tenants d’une approche sociale, alors que désormais, ils les tiennent pour également justes et pertinentes. Cette obligation de gérer ces tensions se situe dans les deux domaines majeurs de leur vie professionnelle : le rapport aux personnes en difficultés et la vie institutionnelle, et concerne deux catégories d’acteurs : les intervenants sociaux, anciens et nouveaux, professionnels mais aussi bénévoles, et les responsables en charge du management des organisations sociales et médico-sociales. Cet ouvrage montre ainsi une grande diversité de positionnements et de pratiques, dans un contexte où la proximité nouvelle des décideurs politiques et les formes de gouvernance contemporaine, incomparablement plus fines et efficaces que les formes anciennes, tendent à affaiblir notablement les marges d’autonomie des intervenants sociaux. Pour autant, en dépit du renforcement du contrôle social qui s’exerce tant sur les personnes en difficulté que sur les intervenants sociaux, voire sur les cadres des institutions, la relative autonomie de ceux-ci s’exprime dans des formes de résistance active ou passive qui témoignent de la vitalité du corps social à résister à l’emprise d’élites soucieuses de le pacifier et de lui faire croire qu’elles travaillent pour le bien de tous, y compris des plus défavorisés.