Instabilité émotionnelle et insécurité des jeunes de rue

Annonce

L’Association des Chercheurs des Organismes de la Formation et de l’Intervention Sociales et l’Institut du Développement Social sont heureux de vous inviter au séminaire :

Le capital guerrier des jeunes « de cité » : instabilité émotionnelle et insécurité.
Thomas SAUVADET – Sociologue

Résumé de l’intervention

Les jeunes dits « de cité » sont-ils une catégorie pertinente sur le plan sociologique? Nous verrons qu’il faut, au minimum, distinguer ceux qui utilisent l’espace public de leur lieu d’habitation comme un espace de vie (je les appelle les jeunes « de rue ») de ceux pour qui la cité ne représente qu’un lieu de passage. Il s’agira ensuite de comprendre comment les rapports d’intimidation physique entre jeunes de rue tendent à déterminer les liens de solidarité et les conflits entre jeunes de rue. Il faudra pour cela analyser différentes dynamiques sociales propres à l’univers des jeunes de rue : Pourquoi et comment les jeunes « de rue » mettent à distance les adultes et les institutions ? Quels sont les ressorts de cette « loi du silence » ? Comment débouche-t-elle sur la « loi du plus fort » ? La loi du plus fort ou des plus forts : quels sont les variables, les conversions et les coûts du capital guerrier ?

Texte de l’intervention

Texte relatif à l’intervention de Thomas Sauvadet le jeudi 12 février 2009 :

Figures profanes de la folie et contrôle social dans un quartier pauvre français : le cas des jeunes de la rue.

Résumé : L’article est centré sur les figures profanes de la folie élaborées au sein d’un groupe de jeunes qui tend à s’approprier les rues de son quartier, un quartier populaire touché par la crise socio-économique. Il s’agit donc d’une sociologie de la folie qui n’est pas une sociologie des univers savants et de la psychiatrie. L’étude cherche à expliciter la genèse de ces figures profanes et s’intéresse à leurs fonctions normatives. Elle dégage au final deux formes majeures de « folie » : 1) celle que nous pouvons appeler « folie positive », dans le sens où elle respecte certaines règles sociales, fait partie de la compétition sociale et permet ainsi un accès aux ressources économiques et symboliques du groupe en question ; 2) celle que nous pouvons appeler « folie négative », dans le sens où elle ne se réfère plus au jeu social concerné (ou s’y réfère maladroitement) et provoque diverses formes d’exclusion. Mots-clés : jeunesse – quartiers pauvres – compétition – violence – folie – figures profanes – contrôle social – exclusion – sous-culture – ghettoïsation. (Lire la suite)