Banlieues : fracture sociale, fracture ethnique, fracture territoriale

Annonce

L’Association des Chercheurs des Organismes de la Formation et de l’Intervention Sociales et l’Institut Régional du Travail Social de Champagne-Ardenne sont heureux de vous inviter au séminaire :

Banlieues : fracture sociale, fracture ethnique, fracture territoriale
Joël ROMAN – Sociologue

Résumé de l’intervention

Les «Eux» et «nous» : depuis quelque temps déjà, cette partition organise notre vision du monde, notre manière de voir la société française. La crise des banlieues, à l’automne 2005, venant après tant d’autres affaires (le foulard islamique, l’insécurité, les retentissements hexagonaux des conflits au Moyen-Orient), se prolonge désormais à la moindre occasion (fait divers tragique comme la mort d’Ilan Halimi, affaire des caricatures de Mahomet, débat sur les mémoires de l’esclavage ou du colonialisme, violences à l’occasion des manifestations anti-CPE). Ces questions sont différentes : mais «nous» et «eux» est une grille qui scande le discours médiatique. Qui sont-ils ? On sait très bien qui le «eux» désigne : sauvageons, jeunes de banlieues, arabo-musulmans, enfants de l’immigration, mal assimilés, bref, «français d’origine difficile» ; ils sont «ces jeunes qui nous emm….». Et à coup sûr, «eux», c’est pas «nous». Du café du commerce aux analyses qui se veulent les plus réfléchies, cette polarité commande l’intelligence. Ce «eux» là se perpétue immuable, se propage inchangé d’un débat à l’autre, désigne en permanence le même point de fixation : les jeunes issus des immigrations post-coloniales.