La violence des jeunes
L’Association des Chercheurs des Organismes de la Formation et de l’Intervention Sociales et l’Institut du Développement Social sont heureux de vous inviter au séminaire :
La violence des mineurs : faits et traitement judiciaire
Véronique le Goaziou et Laurent Mucchielli – Sociologues
Résumé de l’intervention
A partir de travaux de recherche menés actuellement sur l’évolution depuis le début des années 1990 des infractions à caractère violent commises par les mineurs et du traitement pénal de ces infractions, ce séminaire apportera des éclairages sur divers types d’infractions (agressions interpersonnelles, agressions sexuelles, vols violents, outrages et violences à l’égard des représentants de l’Etat). Cette intervention vise à mieux connaître les auteurs, les victimes et les circonstances des infractions, en mettant en lumière des éléments – clefs de contexte (le poids des quartiers populaires, les facteurs familiaux et scolaires…), ainsi que les réponses judiciaires apportées à ces délinquances.
Texte de l’intervention
Les juges ont-ils « démissionné » ? repères statistiques sur le traitement judiciaire de la délinquance des mineurs.
« Démission face à la délinquance ». Telle est l’accusation qui, on s’en souvient, fut lancée en septembre 2006 à l’encontre des magistrats (ceux de l’enfance en particulier) par le ministre de l’Intérieur et candidat depuis longtemps déclaré à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy, à la suite de l’agression de deux CRS dans le quartier pauvre des Tarterets (Essonne) et de la « fuite » dans le journal Le Monde d’une lettre du préfet de Seine-Saint-Denis dénonçant une augmentation des violences dans ce département 1. A vrai dire, ces déclarations concluaient une longue série du même genre 2. La coupe semblant pleine, le premier Président de la Cour de cassation s’en émut et demanda audience au Président de la République le surlendemain. Depuis, la polémique s’estompa. Cependant, derrière les « petites phrases » lancées dans le débat public en période pré-électorale, se cachent aussi des actions juridiques. Le champ pénal est même, de façon croissante depuis une douzaine d’années, la cible d’une véritable frénésie législative 3. Ainsi ces polémiques avaient-elles peut-être aussi pour fonction de faciliter dans le débat public l’acceptation d’une nouvelle réforme présentée dans le cadre d’une loi sur la « prévention de la délinquance ». (Lire la suite)